Alimentation

On sait peu de choses sur le régime alimentaire optimal à prescrire en association à une corticothérapie. Cette prescription doit dépendre des caractéristiques propres du patient (âge, risque de diabète…) et de la corticothérapie prescrite (posologie, durée). Elle dépend également largement de l’expérience du médecin prescripteur.

Un régime pauvre en sel est ainsi régulièrement préconisé aux patients bien que cette mesure ne fasse pas l’unanimité chez les médecins. Ainsi 10 à 20% des médecins ne recommandent pas de régime pauvre en sel lorsqu’ils prescrivent une corticothérapie. Les données scientifiques démontrant l’intérêt d’un tel régime font défaut. La prescription d’un tel régime dépend donc largement de l’expérience du médecin prescripteur. Cependant, la plupart des médecins s’accordent à dire qu’un régime sans sel strict peut s’avérer plus délétère que bénéfique, notamment chez la personne âgée ou lorsque les posologies de cortisone sont <15-20 mg/j.

Un régime pauvre en sucres est également parfois recommandé afin notamment de limiter la prise de poids et le risque de diabète cortico-induit. Il n’existe pas de données scientifiques permettant de savoir si seuls les sucres rapides (ex : bonbons, sodas) doivent être limités ou si cette recommandation concerne également les sucres lents (ex : pâtes, pommes de terre). La prescription d’un tel régime doit être adaptée au cas par cas et 25 à 45% des médecins ne préconisent qu’exceptionnellement ce régime pauvre en sucres lorsqu’ils prescrivent une corticothérapie.

Un régime riche en protéines peut être prescrit. L’objectif de ce régime pourrait être de limiter la fonte musculaire induite par la cortisone. Il n’existe cependant pas de données scientifiques corroborant l’intérêt de ce régime bien que cela ne veuille pas dire qu’il ne soit d’aucune utilité.

Enfin, il peut être utile de limiter les apports caloriques globaux si l’on veut éviter ou limiter la prise de poids cortico-induite. Un régime trop pauvre en calories sera cependant difficile à maintenir sur le moyen ou long terme, et ce notamment en raison de l’hyperphagie induite par la cortisone.

Le régime prescrit peut évoluer au cours de la corticothérapie en fonction de l’apparition de tel ou tel effet indésirable.

à savoir
  • Malgré toutes les idées reçues, il n’existe pas de régime alimentaire « type » à associer systématiquement à une corticothérapie.
  • Le meilleur des régimes alimentaires est peut être un régime équilibré comprenant 3 repas par jour sans repas sauté et sans grignotage entre les repas…
  • Si le régime alimentaire qui vous a été prescrit vous semble trop contraignant et vous incite à moins bien prendre votre corticothérapie, n’hésitez pas à en parler à votre médecin. Il est préférable d’alléger ou de remettre en question le régime alimentaire plutôt que la prise de la corticothérapie !
Bibliographie
  • Perdoncini-Roux A et col. Mesures adjuvantes à une corticothérapie systémique prolongée Pratiques des médecins généralistes français Rev Prat. 2009
  • Fardet L et col. Mesures adjuvantes à une corticothérapie systémique prolongée : description des pratiques des médecins internistes français. Rev Med Interne. 2008
  • Arena C et col. Impact of glucocorticoid-induced adverse events on adherence in patients receiving long-term systemic glucocorticoid therapy. Br J Dermatol. 2010

mise à jour: 21/03/2024