Grossesse

Il existe des pathologies propres à la grossesse ou aggravées par celle-ci qui peuvent justifier la prescription d’une corticothérapie. Cette corticothérapie est alors prescrite temporairement et dans un cadre bien particulier. Les informations adéquates seront fournies par l’obstétricien.

Une grossesse peut également survenir chez une femme recevant déjà une corticothérapie pour une pathologie chronique. On sait alors que d’une manière générale il n’est pas justifié d’arrêter ou de modifier le traitement par corticoïdes puisque le risque pour le bébé est très faible alors que le bénéfice pour la maman est souvent important.

En ce qui concerne le risque malformatif de l’enfant, les données scientifiques sont rassurantes. Il existe de nombreuses publications et le recul d’utilisation est important. On peut considérer que le risque malformatif induit par l’exposition à une corticothérapie est très faible. En revanche, des retards de croissance intra utérins et des petits poids de naissance ont été observés chez des enfants de mères traitées au long cours par des corticoïdes. Le rôle propre de la maladie motivant la corticothérapie (ex : lupus, asthme, transplantation) ne peut cependant pas être exclu.

Il faut savoir que le passage à travers le placenta de certains corticoïdes (ex : Cortancyl®, Solupred®, Solumédrol®…) est très faible alors que celui d’autres molécules (ex : Celestène®) est plus élevé. On choisira donc en priorité la première catégorie de molécules lorsque l’on souhaite traiter la mère et la deuxième lorsque l’on cherche à traiter le fœtus.

Le risque d’effet indésirable cortico-induit pour la mère est identique à celui de femmes non enceintes si ce n’est peut être un risque majoré d’endométrite ou de diabète.

En cas d’allaitement, on admet que le passage de la prednisone (ex : Cortancyl®) ou de la prednisolone (ex : Solupred®) est faible, inférieur à 10%. L’allaitement est donc possible bien qu’il soit conseillé d’éviter d’allaiter durant les 4 heures suivant la prise de la cortisone, notamment pour les femmes traitées par fortes de doses de corticoïdes.

à savoir
  • Votre obstétricien, votre sage-femme et les intervenants qui prendront en charge votre enfant au moment de sa naissance doivent être prévenus du fait que vous prenez de la cortisone.
Bibliographie
  • www.lecrat.org
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