Muscles et tendons

Description : les corticoïdes fragilisent les muscles et les tendons. L’atteinte musculaire se manifeste essentiellement par une faiblesse musculaire et peut devenir gênante pour la réalisation des gestes de la vie quotidienne (monter les escaliers, soulever des charges). Il n’existe en général pas de douleurs musculaires associées. Les corticoïdes peuvent également fragiliser les tendons mais les symptômes sont habituellement inexistants et les cas de ruptures tendineuses restent exceptionnels. Par ailleurs, les corticoïdes induisent fréquemment des crampes, notamment en début de traitement. Cet effet indésirable est moins connu des médecins mais est bien connu des patients. Ces crampes sont souvent nocturnes et touchent souvent les mains et les pieds.

Fréquence : une faiblesse musculaire plus ou moins marquée est fréquemment observée chez les patients traités durant plusieurs semaines et par fortes doses de corticoïdes. Des études ont montré que 15 à 40% des patients traités par fortes doses de corticoïdes durant plusieurs semaines souffraient de cet effet indésirable du traitement. Cette atteinte musculaire est cependant habituellement modérée et n’est invalidante que pour moins de 5% des patients. La fréquence de l’atteinte tendineuse n’est pas connue mais semble rare.

Sujets à risque : on sait peu de choses. Les patients les plus âgés semblent les plus à risque. Le risque d’atteinte musculaire est exceptionnel en dessous de 10 mg/j de prednisone (ex : Cortancyl ®) ou de prednisolone (ex : Solupred ®). Par ailleurs, certains traitements pris de façon concomitante à la cortisone pourraient augmenter le risque de problèmes tendineux (ex : certains antibiotiques appelés fluoroquinolones).

Traitements courts versus traitements prolongés : le risque d’atteinte musculaire symptomatique semble très faible au cours des corticothérapies courtes. Il s’agit principalement d’un effet secondaire observé après plusieurs semaines/mois de traitement.

Prévention/traitement : plusieurs études ont montré que l’exercice physique était un très bon moyen de prévenir et de traiter l’atteinte musculaire cortico-induite. Cet exercice physique doit donc être systématiquement recommandé. Les médecins peuvent être amenés à prescrire de la kinésithérapie aux personnes les plus à risque ou souffrant de symptômes musculaires. On ne sait pas si un régime riche en protéines permet de diminuer le risque de complications musculaires.

Dépistage : le dépistage est essentiellement clinique. Les examens biologiques ne sont pas utiles. Certains examens (ex : électromyogramme) peuvent être exceptionnellement prescrits. 

Réversibilité : l’atteinte musculaire est réversible après l’arrêt du traitement. La faiblesse musculaire s’améliore cependant lentement et peut persister plusieurs semaines après l’arrêt de la corticothérapie. La pratique d’un exercice physique régulier accélère l’amélioration des symptômes.

Bibliographie
  • Walsh LJ et col. Adverse effects of oral corticosteroids in relation to dose in patients with lung disease. Thorax 2001
  • Lee HJ et col. Steroid myopathy in patients with acute graft-versus-host disease treated with high-dose steroid therapy. Bone Marrow Transplant. 200
  • Fardet L et col. Corticosteroid-induced clinical adverse events: frequency, risk factors and patient’s opinion. Br J Dermatol. 2007