Effets indésirables digestifs

Description : les corticoïdes peuvent induire certains symptômes digestifs comme des douleurs/crampes au niveau de l’estomac ou des régurgitations acides. Ces symptômes sont bénins et peuvent être facilement traités par le médecin. Le risque de complication plus sérieuse (ulcère de l’estomac, inflammation du pancréas, infection du colon) est beaucoup plus faible.  

Fréquence : environ 10% des patients se plaignent de douleurs à l’estomac au début du traitement. Les risques d’ulcère à l’estomac et de pancréatite induits par les corticoïdes sont extrêmement faibles. En revanche, les corticoïdes peuvent aggraver un ulcère à l’estomac préexistant. 

Sujets à risque : les patients aux antécédents de maladies digestives (notamment d’ulcère) sont plus à risque. Par ailleurs, le risque d’ulcère est augmenté chez les patients recevant de façon concomitante un traitement par aspirine ou anti-inflammatoire non stéroïdiens (ex : Voltarène ®, Profenid ®, Advil ®).

Traitements courts versus traitements prolongés : les troubles digestifs peuvent apparaitre dès les premiers jours de traitement. Le risque d’ulcère semble être plus important chez les patients traités durant plusieurs semaines et à fortes doses. 

Prévention/traitement : dans des cas très particuliers le médecin peut être amené à prescrire un traitement préventif de l’ulcère de l’estomac par des médicaments (pansements gastriques ou traitement antiulcéreux). Ce traitement ne doit en aucun cas être systématique. Il pourra en revanche être prescrit si des symptômes apparaissent sous traitement.

Dépistage : au delà de l’examen clinique, le dépistage de ces complications peut se faire si besoin par des prises de sang (pour la pancréatite par exemple) ou par une fibroscopie gastrique.

Réversibilité : les troubles digestifs disparaissent lorsque le traitement est diminué ou arrêté. Ils peuvent même spontanément s’améliorer malgré la poursuite du traitement aux mêmes doses.

à savoir
  • Un antécédent d’ulcère n’est pas une contre-indication à la corticothérapie.
  • La prescription d’un traitement antiulcéreux n’est pas systématique et est réservée aux patients qui rapportent des symptômes digestifs.
  • Si des symptômes tels que douleurs abdominales, fièvre ou troubles inhabituels du transit (diarrhées, constipation) apparaissent sous corticoïdes, n’hésitez pas à les signaler à votre médecin.
  • On sait que ces troubles digestifs peuvent vous amener à prendre de façon moins régulière votre traitement par corticoïdes. Puisque ces symptômes peuvent être facilement traités, il vaut mieux les signaler à votre médecin que de réduire spontanément vos doses de cortisone.
Bibliographie
  • Gudbjornsson B et col. Prevalence of long term steroid treatment and the frequency of decision making to prevent steroid induced osteoporosis in daily clinical practice. Ann Rheum Dis. 2002
  • Da Silva JA et col. Safety of low dose glucocorticoid treatment in rheumatoid arthritis: published evidence and prospective trial data. Ann Rheum Dis. 200
  • Hoes JN et col. Adverse events of low- to medium-dose oral glucocorticoids in inflammatory diseases: a meta-analysis. Ann Rheum Dis. 2009
  • Conn HO et col. Corticosteroids and peptic ulcer: meta-analysis of adverse events during steroid therapy. J Intern Med. 1994
  • Garcia Rodríguez LA et col. The risk of upper gastrointestinal complications associated with nonsteroidal anti-inflammatory drugs, glucocorticoids, acetaminophen, and combinations of these agents. Arthritis Res. 2001
  • Pecora PG et col. Corticosteroids and ulcers: is there an association? Ann Pharmacother. 1996
  • Arena C et col. Impact of glucocorticoid-induced adverse events on adherence in patients receiving long-term systemic glucocorticoid therapy. Br J Dermatol. 2010